Les conséquences de l’achat de cigarettes à l’étranger sur les buralistes

Le paquet de cigarettes a fortement augmenté ces dernières années. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Une nouvelle augmentation est prévue dès 2023, inquiétant encore plus les buralistes qui voient leur chiffre d’affaires chuter.

Le tabac soumis à une double augmentation

L’augmentation progressive du tabac sur le sol français a été mis en place de façon à dissuader les fumeurs. Certains paquets dépassent aujourd’hui les 10 euros. Élisabeth Borne l’a annoncé, le tarif des cigarettes va suivre l’inflation. Après avoir pris 50 centimes de plus en 2022, le paquet de cigarettes va atteindre 35 centimes de plus en 2023.

Cela fait quelques mois déjà que les buralistes attendaient une nouvelle augmentation. En effet, l’inflation a fait chuter la valeur du marché du tabac de 8 % l’an dernier, ayant pour conséquence des marges commerciales en chute et un cours en bourse qui pique également du nez. C’est pour cette raison que les buralistes militent pour des hausses faibles et régulières plutôt qu’une hausse nette et brutale qui pourrait détourner les fumeurs une bonne fois pour toutes. Avec une hausse des droites accises, les buralistes ne pourraient pas tirer avantage de l’envolée des prix.

Le commerce de tabac à l’étranger : une pratique de plus en plus fréquente, bien qu’interdite

Cependant, qui dit hausse du prix du paquet, dit aussi système D. Les fumeurs déjà impactés par l’inflation tentent de trouver d’autres moyens pour se procurer leurs cigarettes. L’achat au marché noir ainsi que l’achat à l’étranger sont deux pistes privilégiées. L’État français évalue d’ailleurs à 5 milliards d’euros la perte fiscale liée à ces pratiques.

L’Espagne, l’Andorre, la Suisse et la Belgique semblent être les terrains de jeu privilégiés des fumeurs pour obtenir leurs paquets moins cher. D’autant que les stocks sont toujours au beau fixe puisque les pays se font livrer bien plus de cigarettes que leurs besoins réels.

Le marché noir quant à lui inquiète également l’État et les buralistes puisqu’environ 400 millions d’euros de CA sont perdus chaque année. Seules 1,9 % des cigarettes issues du marché noir sont des contrefaçons, 98,1 % proviennent donc directement des usines des industriels.